Episode 1

Kick off : ceci n’est pas un site éco-conçu

11 octobre 2021 | écrit par : Nicolas

Le jour où nous avons décidé de nous lancer dans un projet de site éco-conçu

"Nous avons lancé ce projet pour tester de nouvelles solutions et mieux conseiller nos clients"

4%

des émissions de gaz à effet de serre dans le monde viennent du numérique (The Shift Project, rapport Pour une sobriété numérique, 2018)

x4

Le poids moyen d’une page web a été multiplié par 4 depuis 2010 (HTTPArchive.org)

Objectifs

  • 1. Tester et expérimenter la conception éco-responsable à travers un projet concret
  • 2. Structurer notre démarche de sobriété numérique et monter en compétence sur le sujet
  • 3. Pouvoir proposer aux clients qui le souhaitent un site réalisé dans une démarche éco-responsable
  • 4. Faire progresser l’ensemble des acteurs intéressés par le sujet, en partageant nos découvertes, conseils, et bonnes pratiques

Aux origines du projet : une prise de conscience largement partagée à La Netscouade que le numérique a un impact environnemental non négligeable. Grâce aux travaux du Shift Project, qui ont contribué à “populariser” le sujet auprès du grand public, on sait maintenant que le secteur du numérique émet plus de CO2 que celui du transport aérien 😱 Alors bien sûr, la principale cause* de cette empreinte carbone du numérique est liée à la production de matériel - ordinateurs, téléphones, antennes, câbles et serveurs - mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas agir sur notre propre périmètre : faire des sites qui consomment moins, ce n’est peut être pas l’essentiel, mais c’est toujours ça de pris ! Comme le dit Pierre Rhabi dans sa métaphore du colibri, il s’agit de faire sa part. 

A La Netscouade, nous nous sentons responsables de ce que font nos clients, nous essayons de les conseiller au mieux, de les orienter vers des dispositifs sobres et utiles. Pour ce faire, nous avons ressenti le besoin d'approfondir nos connaissances en éco-conception. Et c’est ainsi que ce projet de site est né : pour tester une nouvelle méthode et partager les résultats de nos travaux dans une logique "open source".

Au démarrage du projet, une question fondamentale et un peu existentielle : peut-on vraiment faire un site web avec une démarche éco-responsable, dans la mesure où un site, même éco-conçu, consomme de la ressource, et donc émet du CO2 ? Nous étions un peu dans la situation d'un militant écologiste qui devrait prendre l'avion pour se rendre à la prochaine COP.
Lors de nos premières réunions, nous avons commencé par explorer plusieurs possibilités pour éviter de faire un site : 

  • une démarche low tech, privilégiant des outils “artisanaux”, par exemple un Google Sheet qui rassemblerait toutes les ressources utiles sous forme de liens et de commentaires ouverts à l’ensemble de la communauté ;
  • une approche de recyclage, utilisant des supports existant pour documenter le sujet : notre site agence, notre blog Picks, (comme nous avons d’ailleurs pu le faire par le passé, ici ou ), ou, encore plus léger qu’une page web, nos réseaux sociaux.

Et finalement ? Bon, c’est vrai : on avait quand même envie de faire un site (on ne se refait pas). En plus, ça nous permet de tester et d’expérimenter concrètement les choses : un vrai argument pour nous en termes d’apprentissages, d’acculturation interne et de montée en compétences des équipes sur le sujet. Enfin, il se trouve que nous avons l’intention de continuer à faire des sites pour nos clients (et parfois même avec des images dedans, si si !)… donc plutôt que de nous lancer dans une démarche radicale au risque de ne jamais l’appliquer sur un vrai projet, nous avons décidé de travailler sur une démarche représentative de ce que nous pourrions mettre en place à plus grande échelle pour nos clients : un site, oui, mais un site plus sobre, plus léger, et moins consommateur de ressources.

La démarche qui en résulte : réaliste et pragmatique, notre approche d’éco-conception pour ce site (et tous ceux qui viendront à sa suite) s’inscrit donc avant tout dans une recherche permanente d’équilibre. Il ne s’agit pas de repousser les limites de l’éco-conception en créant un site sans aucune image ou fonctionnalité, mais plutôt de placer le curseur au bon endroit entre sobriété de l’interface et qualité de l’expérience. En interrogeant, au cas par cas, chacun de nos choix : a-t-on vraiment besoin d’un CMS ? Et ce gabarit de page supplémentaire, est-il réellement nécessaire ? Peut-on exprimer notre propos autrement qu’en vidéo ? etc...

La suite (et les réponses à toutes ces questions) dans l’épisode 2 !

* Pour en savoir plus sur l’empreinte environnementale du numérique, consultez la très complète étude menée par le collectif Green IT en 2019, et mise à jour en 2021 : Rapport de l'étude - Empreinte environnementale du numérique mondial

Et sinon...